jeudi 25 décembre 2025

Ma plus belle nuit de Noël - My most beautiful Christmas night

 The English translation follows the French text.



Mon plus beau souvenir de Noël.
Il y a des nuits de Noël magiques, j’en ai vécu une vraiment extraordinaire.
C’était le 24 décembre 1978, j’avais 23 ans et j’étais en Allemagne, j’effectuais mon service militaire et je n’avais pas eu ma permission pour retourner passer Noël chez moi en famille.
Nous étions une poignée de miliciens à rester dans cette caserne perdue au fond des bois, à quelques kilomètres d’Aix-la-Chapelle. Il faisait froid, il y avait de la neige. Je n’avais rien à faire sinon que d’être là bêtement seul. Mes quatre frères de chambre étaient en Belgique. Pour passer le temps plus que par conviction, j’ai été à la messe de minuit, la première à laquelle j’assistais. Je ressentais un peu moins ma solitude au milieu de cette petite réunion de l’église. Après la messe, le prêtre offrait un verre de vin chaud à ses fidèles pour les réchauffer un peu après la messe dans son église non chauffée.
En regagnant le bâtiment où se trouvait ma chambre, je fus rejoint par deux miliciens flamands. Le dialogue n’était pas possible, ils ne parlaient pas le français et moi pas le flamand. Nous échangions quelques sourires sans plus. Par signe, je les invitais dans ma chambre pour prendre un dernier verre d’alcool, histoire de nous réchauffer du trajet. Ils m’ont compris et accepté mon invitation. Après nous être un peu réchauffer par quelques petites rasades, l’un des deux nous quitta pour aller se coucher. Je sentais que le deuxième avait, comme moi, un sentiment de tristesse et de solitude d’être coincé ici.
Je m’approchais de lui, le langage de nos yeux reflétait notre tristesse. J’aurais voulu le réconforter par des mots, mais il ne pouvait pas me comprendre. Je m’accroupis devant lui et je croisais une nouvelle fois son regard. Je voyais des larmes dans ses yeux. Je le réconfortais par des caresses sur ses cuisses à travers son pantalon de velours. Il posa sa main sur ma nuque et fit pencher ma tête vers son bassin… Je ne comprenais pas, lui non plus sans doute. Je dégrafais son pantalon et mes lèvres se laissèrent aller vers à quoi il devait s’attendre. Je savais qu’il n’était pas attiré par les hommes, pour l’avoir vu souvent avec sa petite amie qui venait lui rendre visite le dimanche…
Il ouvrait lentement un à un les boutons de mes vêtements. Puis se déshabilla à son tour devant moi, agenouillé devant lui. Je découvrais un homme très viril au corps velu et aux muscles bien dessinés, ce n'est seulement qu'alors que je remarquais sa ressemblance avec James Dean. Je l’attirais vers mon lit. Il se coucha sur moi, notre attirance l’un pour l’autre ne faisait plus aucun doute. Dans la pénombre de la chambre, il semblait s’illuminer de l’intérieur. Nos corps s’aimèrent naturellement sans préjugé ni dégoût. Nous savourions cet instant magique que nous savions unique… J’étais son premier homme. Pour moi, c’était la première nuit que je passerais avec un homme dans un lit. Au petit matin, il se glissa hors du lit, remit le minimum de vêtements qui lui permettraient de regagner sa chambre décemment, prit les autres sous son bras et disparu dans le couloir sans un regard… La nuit magique était terminée.
Quand je revis Rudy, nos yeux n’échangèrent plus aucun regard, ni lui, ni moi ne voulions gâcher ces quelques heures de plaisir par des yeux qui regretteraient ou qui culpabiliseraient. Les rêves, il faut les vivre en ne voulant pas les juger…
Chaque année, le 24 décembre à minuit et depuis 47 ans, je repense à Rudy, non pas à lui, juste à ce moment magique qui ne peut se vivre qu’une nuit de Noël….

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My most beautiful Christmas memory. There are magical Christmas nights, and I experienced one that was truly extraordinary. It was December 24, 1978. I was 23 years old and in Germany, doing my military service. I hadn't received leave to go home and spend Christmas with my family. A handful of us conscripts were left in this barracks deep in the woods, a few kilometers from Aachen. It was cold, and there was snow. I had nothing to do but stand there alone, foolishly. My four roommates were in Belgium. More to pass the time than out of any real conviction, I went to midnight mass, the first one I had ever attended. I felt a little less alone in the midst of this small church gathering. After mass, the priest offered a glass of mulled wine to his parishioners to warm them up a bit after the service in his unheated church. Upon returning to the building where my room was located, I was joined by two Flemish militiamen. Dialogue was impossible; they didn't speak French, and I didn't speak Flemish. We exchanged a few smiles, nothing more. I gestured for them to join me in my room for a final drink, hoping to warm us up from the journey. They understood and accepted my invitation. After warming ourselves a little with a few small sips, one of them left to go to bed. I sensed that the second man, like me, felt sadness and loneliness at being stuck there. I approached him; the language of our eyes reflected our sorrow. I wanted to comfort him with words, but he couldn't understand me. I crouched down in front of him and met his gaze once more. I saw tears in his eyes. I comforted him by caressing his thighs through his corduroy trousers. He placed his hand on the back of my neck and pulled my head down towards his pelvis… I didn't understand, and neither did he, I suspect. I unbuttoned his pants, and my lips led him to what he must be expecting. I knew he wasn't attracted to men, having often seen him with his girlfriend who came to visit him on Sundays… He slowly unbuttoned my clothes, one button at a time. Then he undressed in front of me, kneeling before him. I discovered a very virile man with a hairy body and well-defined muscles; only then did I notice his resemblance to James Dean. I pulled him towards my bed. He lay down on top of me; our attraction to each other was no longer in doubt. In the dim light of the room, he seemed to glow from within. Our bodies loved each other naturally, without prejudice or disgust. We savored that magical moment, knowing it was unique… I was her first man. For me, it was the first night I would ever spend with a man in a bed. In the early morning, he slipped out of bed, put on the bare minimum of clothes he needed to return to his room decently, took the others under his arm, and disappeared down the hall without a glance… The magical night was over. When I saw Rudy again, our eyes never met. Neither of us wanted to spoil those few hours of pleasure with eyes that would be filled with regret or guilt. Dreams should be lived without judgment… Every year, on December 24th at midnight, for the past 47 years, I think of Rudy, not of him as a person, but of that magical moment that can only be experienced on a Christmas night…

1 commentaire:

Maxime Camus a dit…

Merci Beaucoup mon Alberounet pour le partage du souvenirs de cette nuit magique de Noël. Je te souhaite mon Alberounet d'amour un très bel et joyeux Noël. Plein de bisous à toi

Ma plus belle nuit de Noël - My most beautiful Christmas night

 The English translation follows the French text. Mon plus beau souvenir de Noël. Il y a des nuits de Noël magiques, j’en ai vécu une vraime...